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merlot

Merlot (cépage noir) : « ses grappes — dit-on de lui— sont ailées, d’un noir velouté et composées de raisins qui se tiennent assez serrés ». Son nom (« merlau » à l’origine attesté comme cépage noir en 1783) lui a été donné parce que les merles s’attaquent de préférence à ses raisins qui mûrissent d’assez bonne heure. Grâce aux analyses génétiques, son père a été identifié au célèbre Cabernet franc. Quant à sa mère, il s’agit de la « Magdeleine noire des Charentes », un cépage totalement oublié, mère de nombreuses autres variétés.

C’est seulement à la fin du XVIIIe siècle que l’on note l’apparition du Merlot dans la région de Bordeaux. Ce nouveau cépage y a trouvé des conditions climatiques et de culture idéales. Bordeaux est en effet la limite nord de sa zone de production. Ici peut-il exprimer au maximum tout son potentiel de richesse et de complexité. Comme les sols froids avec plus d’argile (car elle conserve suffisamment d’humidité pendant l’été) lui conviennent mieux, il va d’abord conquérir des zones plus éloignées de l’Océan Atlantique. C’est la partie est du Bordelais, dans la région de Pomerol, Saint-Émilion et ses satellites, Fronsac, Canon-Fronsac, qui l’accueille en premier. Il s’y implante massivement et en devient le cépage dominant. Son caractère chaleureux et aimable a donc servi à façonner le style de ces vins. Dans le Médoc, le merlot a été utilisé en simple complément du Cabernet sauvignon. De nos jours, de nombreuses propriétés augmentent les proportions de son encépagement pour offrir des vins capables d’être dégustés plus jeunes. C’est ainsi que le merlot, le plus jeune des cépages bordelais, est-devenu en près de 250 ans plus tard une star pour ses qualités de couleur, de rondeur et de fruité.

Le Merlot est un cépage sensible à la coulure (avortement des fleurs qui empêche la fécondation), à la pourriture grise, au mildiou et aux cicadelles (insectes piqueurs). Il débourre tôt, ce qui le rend sensible aux gelées printanières. Il mûrit bien avant le Cabernet-Sauvignon (deux à trois semaines plus tôt) et pour cette raison il est utilisé par la très grande majorité des châteaux bordelais. Il est le complément idéal du très charpenté Cabernet Sauvignon et du très fin Cabernet Franc (qui mûrit environ une semaine après le Merlot) car il accumule plus facilement beaucoup de sucres générateur d’alcool. Naturellement peu acide, il donne de la souplesse, de la rondeur et de la générosité au vin, qui devient plus charnu et fruité. Les vins à large dominante de Merlot peuvent également très bien vieillir mais ILS sont AUSSI généralement prêts à boire plus tôt que ceux dont la proportion en Cabernet est très élevée. C’est surtout à Pomerol que le merlot joue un rôle prépondérant (jusqu’à 100 % de l’assemblage), mais on le rencontre dans le Médoc (jusqu’à 70%), dans les Graves (20-40%) et à Saint-Emilion (jusqu’à 100%).

Le Merlot produit des vins à la couleur dense, avec des tannins élégants et ronds, qui possèdent une exceptionnelle palette aromatique : fruits mûrs, fruits rouges (fraise, framboise, myrtille et mûre noire), violette, épices douces, cuir, sous-bois, cassis cuit, prune. évoluant selon le vieillissement vers la truffe et le pruneau. Nul doute, c’est un cépage généreux, élégant au caractère féminin.